La Confrérie des Pénitents Rouges...
Les Confréries de Pénitents sont des associations catholiques de pieux laïcs, érigées canoniquement dans leur diocèse d'origine, en vue de concourir :
Apparues à la fin du XIIe, les confrères (hommes ou femmes, célibataires ou mariés) s'engagent à une pratique religieuse plus intense, sans pour autant entrer dans les Ordres, en restant dans leur état de vie, sans vœux. Bref, un concept très moderne : la sanctification dans les propres états de vie de chacun.
Les premières Confréries reconnues sont les Béguines (vers 1170, en Flandre) qui avaient pour apostolat l'assistance aux invalides et la prière ; les Umiliati (vers 1140, en Lombardie) qui avaient pour dessein la lutte contre les mensonges dans la vie quotidienne et promesse d'éviter les procès (ils eurent le soutient du Pape Innocent III qui va en approuver les premières constitutions). Au XIIIe Saint François d'Assise participa à la création et fondation de nouvelles Confréries dans les villages de Toscane. Avec, en ligne de fond, une vie de conversion (tels les Flagellants de Pérouse) et de pénitence, en union avec le Christ en Croix. Au début du XIVe, nous pouvons noter un affaiblissement des Confréries au profit des Tiers-Ordres religieux (Franciscains, Dominicains, Bénédictins, etc...). De même, nous pouvons noter une reprise de la vie des Confréries au XVIe, notamment dans le Sud-Est de la France, tel que nous le montrent les documents historiques que nous avons sur les Confréries de Saint-Laurent-du-Var. Les Confréries déclinent à nouveau à partir de 1870, mais surtout de 1920/1930, après la Première Guerre mondiale.
Le linteau de la chapelle des Pénitents Blancs.
Si la sévérité du terme de pénitent évoque la pratique des actes publics d'expiation auxquels on s'adonnait dans les siècles passés, il n'en est pas moins vrai que l'esprit de pénitence continue de sous-tendre l'activité des pénitents d'aujourd'hui (la pratique de l'effort est à la base de toute réussite et ce dans toutes les disciplines). Aussi un des principes fondamentaux qui régissent l'action d'un pénitent au sein de sa confrérie c'est qu'il a moins de droits pour lui-même que de devoir à l'égard des autres… et demeure cependant libre de mettre ses compétences au service des objectifs communs.
Dans le cadre de la trilogie évoquée ci-avant (pénitence, culte, bienfaisance) peuvent se déployer toutes initiatives de caractère ascétique, culturel, cultuel, caritatif propres à satisfaire l'exercice généreux et bénévole des dons de chacun pour l'édification de tous.
Outre leurs initiatives individuelles les pénitents sont tenus de participer, dans la mesure de leurs moyens, à la maintenance et à l'entretien de leur chapelle et des locaux annexes, aux activités propres de la confrérie : messes et offices cultuels, processions, pèlerinage, aux œuvres caritatives auprès des tiers (familles, malades, indigents, etc...).
Le propositum commun, le programme de vie, des premiers pénitents est très caractéristique :
Saint Philippe Néri (1515-1595)
La Société de la Très Sainte Trinité et des Pèlerins a vu le jour à Nice au début du XIXe siècle. Cette confrérie regroupe les anciennes confréries du Saint Nom de Jésus, du Saint-Esprit et du Saint-Suaire dont l'existence remontait au XVIe siècle.
Affiliée à l'Archiconfrérie romaine du même nom, elle en partage les privilèges et avantages tels, que les Indulgences accordées à ses membres à l'occasion de certaines fêtes.
À l'instar d'autres Confréries de la Maintenance française des Pénitents, nos statuts de 1827 sont protégés par les dispositions de la loi du 1er Juillet 1901 sur les associations déclarées.
Procession du Saint-Suaire.
Les anciennes Confréries avaient leur vocation et mission propres, généralement inspirées par leur fondateur. D'une part, elles visaient à la perfection chrétienne de leurs membres par les pratiques collectives du culte, de la pénitence et de l'instruction religieuse ; d'autre part, elles étaient le support des œuvres de bienfaisance et de secours mutuel, fruits de ces pratiques communes et requises par les multiples indigences de leur temps.
À une époque où l'État n'assumait que les tâches qui lui incombent spécifiquement (police, justice, finances, défense), les Confréries, les professions et les cités géraient elles-mêmes, souvent avec bonheur, les œuvres d'instruction, d'éducation, d'assistance et de protection sociale en particulier auprès des indigents de toutes conditions et provenances tels que les pauvres, les malades et infirmes, les veuves et orphelins, les vieillards, les voyageurs et les prisonniers.
Aujourd'hui, malgré la prise en charge par l'État (au prix que chacun sait) de la plupart de ces œuvres d'instruction, d'éducation, d'assistance et de protection sociale, il n'en subsiste pas moins des pauvres et indigents de toute nature à secourir. Et parmi les indigences de ce temps, force est de constater qu'au-delà des besoins matériels auxquels subviennent de multiples associations caritatives ou philanthropiques, il existe une indigence majeure qui peut être mise en évidence par une simple constatation. La décomposition morale et l'apparition d'une nouvelle barbarie sont consécutives à un recul de la Religion catholique (que ce recul provienne de l'apostasie des fidèles, clercs et laïcs ; de la conjuration anti-chrétienne ou de la persécution venant des infidèles, vingt siècles d'histoire en révèlent toujours les dommages pour la Civilisation dont nous sommes héritiers).
Procession, fin XIXe.
Les Pénitents Rouges de Nice, prenant conscience de cette indigence majeure, se proposent de mettre en œuvre dans les domaines qui relèvent de la mission propre des laïcs (famille, profession, cité) cet exercice supérieur de la charité qui consiste à annoncer la Rédemption par Jésus-Christ, seule voie pour démystifier notre Société :
Procession de la Saint Philippe Néri
Pour y parvenir, ils s'attachent à cultiver un certain art de vivre « en chrétienté » et à favoriser la diffusion d'une information et d'une culture pleinement conformes à la Tradition et au magistère doctrinal de l'Église, affranchis de tout opportunisme qui tiendrait la vérité captive&nsbp;: « en effet, la colère de Dieu se révèle du haut du Ciel contre toute l’impiété et l’injustice de ces hommes qui retiennent la vérité de Dieu dans l’injustice » (Rom. I, 18).
Dans cette tâche, ils sont solidaires des œuvres de maintenance qui fédèrent les différentes Confréries en France et à travers l'Europe en vue d'un renouveau de l'Évangélisation dont le succès dépend du consentement à l'enseignement de Jésus-Christ tel que l'Église catholique le transmet depuis les temps apostoliques.
Depuis le 13 juin 1817 (date de la création de la confrérie féminine de la Très Sainte Trinité), la Sainte Vierge, sous le vocable de “Notre Dame en attente de l’enfantement”, est vénérée par les Sœurs pénitentes rouges. Protectrice des enfants à naître, mais aussi avocate toute spéciale des femmes qui accouchent, elle s’adresse tout particulièrement à elles pendant les neufs jours qui précèdent la fête de la Mater Expectationis instituée le 18 décembre. Elle est aujourd'hui la sainte Patronne des Pénitents Rouges.
Mater Expectationis
Sa statue trône dans un autel latéral de la nouvelle chapelle du Saint Suaire, vraisemblablement depuis sa reconstruction en 1825/1830. Elle figure également à l’avers de l’ancienne bannière de la Confrérie, confectionnée en 1879, et de la nouvelle bannière de 2007. On vénère aussi dans cette chapelle une image miraculeuse pieusement conservée.
Suite à la première guerre mondiale qui a décimé la jeunesse, un regain d’intérêt est porté à notre Sainte patronne. Une Société des bonnes couches est ainsi crée par les Sœurs pénitentes, Société qui a pour mission de s’occuper et d’intercéder plus particulièrement :
C’est ainsi qu’un Petit chapelet en l’honneur de l’attente du Divin Enfantement de la Vierge Marie à été édité en 1925 avec l’imprimatur de Louis Maria, Administrateur apostolique du Diocèse. En 2009, pour le 430e anniversaire de notre Confrérie, une grande fête de la Mater Expectationis a été célébrée en la chapelle du Saint-Suaire.
La chapelle du Saint Suaire, dont l'évêque de Nice, Monseigneur PALLETIS, bénit la première pierre le 16 octobre 1657, construite en mémoire du séjour à Nice du Linceul de Notre Seigneur Jésus-Christ de 1536 à 1543, fut dévastée par les armées révolutionnaires et reconstruite grâce à la générosité du Roi Charles Félix qui, par lettres patentes du 30 décembre 1824, en restitua les ruines à la Confrérie. L'article 7 de la Convention Franco-Sarde du 23 août 1860 lui en garantit la propriété. C'est donc un peu de notre sol niçois qui reste vivant grâce à cet édifice religieux dont les travaux de restauration entrepris depuis plusieurs années seraient arrêtés faute de moyens financiers.
Héritière des confréries niçoises du Saint Nom de Jésus (fondée en 1579), du Saint Esprit (érigée en 1585) et du Saint Suaire (créée en 1620), la confrérie de la “Très Sainte Trinité et des Pèlerins” résulte de leur fusion en juillet 1807 et ses nouveaux statuts datent des 14 juin 5 août et 2 septembre 1827. Affiliée par lettre du 30 août 1819 à l'Archiconfrérie romaine du même nom qui fut fondée, dans la ville Éternelle, par Saint Philippe Néri en 1548, la confrérie niçoise jouit des mêmes privilèges.
En matière de culte, elle a fait valoir dès 1969, à titre “d'option préférentielle”, son choix pour le rite latin traditionnel, dit de Saint Pie V ou Tridentin.
À une époque où il est de bon ton, pour des esprits qui se disent éclairés, de proclamer que “Dieu est mort” notre association entend affronter cette contre-vérité pour secourir une jeunesse privée de nourriture spirituelle, car l'homme ne vit pas que de pain. Nous savons que c'est par la Révélation chrétienne que les désespérés de notre temps pourront échapper à la drogue, à la délinquance ou au suicide…
Pour aider à réintroduire le sacré dans la cité, l'Association des “Amis des Pénitents Rouges” organise dans la Chapelle de la Très Sainte Trinité et du Saint Suaire (au fond du cours Saleya, place Charles Félix), avec le concours de toutes les associations qui veulent bien y concourir :
Cette Chapelle est un lieu de contact avec tous les Catholiques du monde et notamment ceux d'Orient, qui en terre d'Islam sont persécutés dans l'indifférence générale. L'Association entend leur apporter son témoignage de fraternité et son assistance.
La tradition n'est pas le folklore. Le mot vient du latin tradere, transmettre. Elle est ce qui se transmet d'âge en âge, c'est-à-dire le contraire de l'éphémère, ce qu'il y a de sacré et de permanent dans l'âme d'un pays. Celle du Comté de Nice est de quatre ordres :
Le Saint du jour
Notre Institut...
L'Institut du Christ Roi Souverain prêtre
Spiritualité salésienne
Chanoines séculiers
Le Séminaire
Missions en Afrique
Les Sœurs Adoratrices
Les Oblats
La Province de France
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